dimanche 2 février 2014

Pensées de peintres anciens pour méditer aujourd'hui


L'expression libre et personnelle, à l'encre traditionnelle, d'une vision, d'un sentiment, d'une pensée, est-elle accessible à qui n'aurait pas consenti à un long apprentissage?

Cette question a été débattue longuement par les lettrés chinois aux alentours de l'an mil, notamment au sujet de la peinture de fleurs et de bambou.

Voici quelques idées que les maîtres lettrés ont échangées, qui sont aujourd'hui toujours disponibles et offertes à notre réflexion.

Shu Shi (1037-1101): "Parler d'une peinture en termes de ressemblance n'est qu'enfantillage."

Chen Yuyi (1090-1138) : "Si le peintre est suffisamment inspiré, il n'a pas à rechercher de la ressemblance..."

Wu Taisu (1279-1368): "C'est là un propos qui sied à qui a déjà atteint le zénith. Mais entendre qui n'a pas encore acquis un bon apprentissage le citer à son avantage, voilà qui est vraiment risible. Apprendre à peindre sans viser la ressemblance, peut-on apprendre cela étudier?"

Li Kan (1245-v. 1320): "Il faut apprendre à peindre jointure après jointure, feuille après feuille, prêter attention aux règles, apprendre sans relâche méthodiquement pendant longtemps, jusqu'à pouvoir se passer de cet apprentissage, et, certain d'avoir alors vraiment "le bambou mur en lui", prendre le pinceau avec confiance pour réaliser sa vision".

Référence: les citations sont extraites du très beau livre "La peinture chinoise", de Emmanuelle Lesbre et Liu Jianlong aux Éditions Hazan-Paris - 2004.

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